La Nouvelle / L’Union:
Un public plus intime de près de 200 spectateurs ont pris place au Laurier, samedi soir, afin de se laisser emporter par la vague bruitiste du quatuor norvégien Spunk.
Revenues à leur «vaisseau mère», Kristin Andersen, Lene Greneger, Hild Sofie Tafjord et Maja Ratkje ont capté l’attention de la salle. (photo :Martin Morissette)
Publié le 18 Mai 2008
Hild et Maja en avaient déjà séduit plus d’un, comme l’a fait remarqué Michel Levasseur en début de spectacle, au moment d’un passage remarqué avec leur duo Femail, en 2006. Revenues à leur «vaisseau mère», Kristin Andersen, Lene Greneger, Hild Sofie Tafjord et Maja Ratkje ont capté l’attention de la salle et suscité des réactions les plus diverses, dès les premiers sons jaillissant chacun de leur instrument de prédilection.
Lene Grenager s’attaquait rageusement à son violoncelle comme si elle voulait le modeler, lui faisant cracher les sons les plus inusités, allant du grincement à la mélodie, en passant par le pincement. Plusieurs spectateurs contemplaient son instrument, fascinés, comme s’ils se demandaient à quel moment les cordes allaient lâcher. La musicienne était un spectacle en soi à regarder, très expressive et concentrée à la fois.
De son côté, la charismatique Maja Ratkje maniait sa voix et l’électronique comme un chirurgien son scalpel : de façon précise et bien dosée. Comme si les quatre musiciennes se transmettaient un signal invisible pour savoir quand ajouter son grain de sel. Ratkje utilisait sa gorge, sa bouche, son souffle, sa voix enregistrée et mixait le tout pour en faire une symphonie parfois comique, parfois triste, selon l’intensité du moment.
La cohésion était si remarquable, pour ces improvisatrices, qu’on ne pouvait que se laisser bercer par les sentiments inspirés par cette suite musicale étrange, intuitive et audacieuse.
Juste après, une foule beaucoup plus imposante s’est entassée à l’intérieur du Colisée pour se laisser envahir par le rythme sombre et vibrant de KTL, un duo formé du «grand prêtre du sludge métal expérimental», Stephen O’Malley (États-Unis), et du «gourou de l’électronique glitch, Peter Rehberg (Autriche). En première nord-américaine, le duo a offert une prestation fascinante et intense.
Debout, le public était plus en mesure de ressentir les basses vibrations émises par la guitare d’O’Malley et déconstruites par l’arme secrète de Rehberg, son Apple. Cela, juste avant d’être soufflés par un viscéral feed-back lancé (oui, oui, par exprès !) par le guitariste. Même les lumières jouaient un rôle de première ligne en modulant ses effets selon les humeurs du duo.
En programme double, le duo américain OM, composé de Al Cisneros et Emil Amos, a ensuite fait son entrée pour tenter de rétablir le rythme dans le Colisée. Bien qu’il s’agissait d’une musique répétitive et hypnotique, les paroles du chanteur Al Cisneros transmettaient des propos à caractère religieux, voire même philosophique. OM est issu de la séparation de Sleep, un groupe californien où Cisneros jouait le rôle de bassiste.